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sucker for pain — peter+alister

Peter Gray
Peter Gray

Onglet 1
Âge : 24 ans
Occupation : Vendeur au Souafle écarlate le jour, petite frappe des combats sorciers souterrains la nuit.
Head : sucker for pain — peter+alister Rhx0
Habitation : 35 Camden Lock, Londres
Messages : 9
Date d'inscription : 05/04/2024
Onglet 2

   


sucker for pain
ft. alister mckinnon


TW violence physique, langage grossier

Novembre 1948 - 2h48
L’air moite colle à la peau, désagréablement. Une odeur de sueur, mêlée aux relents métalliques du sang, enveloppe les silhouettes présentes d’un linceul écœurant. Une chaleur poisseuse émane de la masse humaine rassemblée. Elle stagne au-dessus des têtes, écrase de sa lourdeur les épaules qui tressautent d’impatience et qui, souvent, se cognent les unes contre les autres tant les corps sont serrés. Elle absorbe les cris fanatiques, la ferveur extatique qui sous elle se déploie. Il y a comme un équilibre précaire dans cette drôle d’atmosphère, une menace qui plane dangereusement. Une latence prête à s’embraser à la moindre étincelle crépitante. Pourtant, malgré ce soupçon d’instabilité sinistre, Peter se sent comme un poisson dans l’eau dans cette ambiance étriquée. Il a le sourire canaille bien trop enjoué, les yeux brillants d’une excitation qu’il peine à endiguer. L’adrénaline qui afflue à gros bouillon dans ses veines agite ses muscles et fait trépigner tout son corps d’une énergie primaire. Trois fois trop délétère. Au fond de ses yeux, brille une envie terrible, comme un sale gosse qui vient de déballer un nouveau jouet qu’il s’apprête à casser. Parce que ce sera bientôt son tour de monter sur le ring improvisé. Là, au cœur de ce sous-sol mal éclairé, à quelques mètres de lui, deux sorciers se battent avec une violence qui dépasse l’entendement. Les coups pleuvent avec acharnement, tout comme les sortilèges. Parce que dans ce combat clandestin, tous les coups sont permis jusqu’au K.O. La seule et unique règle qu’il faut respecter, c’est de ne pas tuer son adversaire. Facile, me direz-vous. Pourtant, lorsque la fureur domine, cette limite peut être franchie avec une facilité déconcertante. La force d’un seul mouvement et d’une volonté de fer peut faire sortir son adversaire les pieds devant. Néanmoins, qu’adviendrait-il du combattant restant ? Du dernier survivant ? Le même triste sort, très certainement. Il suffit juste de se battre, point barre. Et cela suffit grandement à Peter. Il a toujours eu un penchant épouvantable pour les échauffourées, les coups de poings qui contusionnent ses phalanges déjà trop abîmées. Peu importe les ecchymoses et les douleurs qui traînent durant des jours entiers. Il y a d’autant plus pris goût sous l’égide d’Alister et de ses entraînements. Pire encore, les combats auxquels il a participé pour le compte d’Harel Pendlebury ont créé une sorte d’addiction chez lui. Il a désormais ce besoin vital de consumer son énergie, de se déflagrer en éclats d’orage et de tempête, de sang et de rage. Seulement, il en a marre de participer à des compétitions truquées. Il veut montrer ce qu’il vaut vraiment. Il veut se battre avec ses tripes, et non pas faire semblant. Il peut/veut gagner, parce qu’il a suffisamment de force pour l’emporter.

Alors, il a fait ce qu’il n’aurait jamais dû faire. Il a mis le doigt dans un engrenage peut-être trop grand, trop compliqué pour lui. Mais rien à foutre, parce qu’il est tout de même allé trouver ce foutu Rowan Byrne. Et pour commencer, le parieur, l’a emmené dans les sous-sols du Hawling Owl, un bar mal famé de l’allée des Embrumes. “T’as pas encore la trempe qu’il faut pour le Casino des Brumes” lui avait-il répondu lorsqu’il lui avait demandé pourquoi avoir choisi cet endroit moisi. Peter s’en était accommodé et n’avait pas posé plus de questions. Et à quelques minutes de son combat, pas une once d’appréhension ne vient le secouer. Il a l’esprit clair et sûrement est-il un peu trop sûr de lui. Néanmoins, seule une infime préoccupation le taraude.

— Si Pendlebury sait que j’suis là, il va me tuer.
— Je ne dirais rien, parole d’escroc, répond Rowan, qui se trouve à ses côtés, avec un rictus amusé.
— Si tu me la fais à l’envers, c’est toi que je vais cogner, réplique l’ancien Gryffondor en terminant de serrer un bandage blanc autour de sa main droite.
— Occupe-toi seulement de gagner, on verra plus tard pour les menaces.

Rowan lui tape sur l’épaule avant de disparaître dans la foule, probablement pour recueillir quelques paris de dernière minute. Peter le regarde s’éloigner en serrant les dents. Sur le ring, l’arbitre annonce la fin du match. Le perdant repose sur le sol, à demi-conscient, dans une marre de son propre sang alors que le gagnant lève les deux bras en signe de victoire et offre à son public un sourire sanguinolent.

— Duncan MacLeod, l’ours des Highlands l’emporte sur le français, Basil Blanchard, tonitrue l’arbitre. Dans cinq minutes, le prochain match opposera Finbar O’Phelan, l’invaincu irlandais, à Peter Gray !

L’invaincu. Rien que le sobriquet est annonciateur de l’issue du combat, mais Peter ne se démonte pas. La tête froide, il se rapproche du ring et en fait le tour pour se placer du bon côté. Face à lui, il observe la silhouette massive de son opposant en pleine discussion avec, ce qu’il suppose être son coach. Peter, lui, est seul. Rowan s’est évaporé, mais sans doute est-ce mieux comme cela. Le blond aurait fini par lui déchausser une dent.
Avec détermination, il retire sa chemise et commence à s’étirer les bras, histoire de s’occuper un peu avant le début du match. Cependant, il a à peine commencé qu’une main puissante s’abat sur son épaule et le tire en arrière. Instinctivement, il s’apprête à donner un coup à l’opportun, mais le regard orageux d’Alister McKinnon le stoppe soudainement sur sa lancée. Et sans doute, Peter n’avait-il pas pensé à ce genre de problème-là.

— Je peux savoir ce que tu fous ? Gronde l’écossais.
— Je vais botter le cul d’un irlandais, qu’il lui répond avec un grand sourire qu’il aurait mieux fait de ravaler.

Vif, il arrive tout de même à se dégager de la poigne de son mentor et recule d’un pas. Il aurait dû se faire plus petit, rentrer les épaules et baisser la tête, comme un gamin que l’on vient de prendre en faute. Sauf que c’est de Peter Gray dont nous sommes en train de parler et son éternel j’en foutisme n’a plus rien à prouver. Tout comme son incapacité à se taire.

— Et puis, qu’est-ce que tu fais ici d'abord ? Se permet-il d'ajouter, comme si c’était Alister qui n’avait pas à se trouver là.
— Je me promène, réplique ce dernier, avec flegme.

Peter ricane en avisant la silhouette du Sceptique. Il n’est pas complètement dupe et il se doute bien qu’il est là pour une toute autre raison. Peut-être est-il en mission. Ou peut-être est-il simplement insomniaque à en juger les cernes qui marquent son visage, mais ça Peter a du mal à y croire. Sa présence ne peut pas être un parfait hasard. Il finirait bien par le savoir.

— T’auras beau dire ce que tu veux, je monterais quand même sur le ring.
— Je sais et je ne vais pas t’en empêcher.

Avec cet air insondable qui le caractérise, il sort une cigarette qu’il allume sous les yeux ronds de Peter. À vrai dire, il s’attendait plutôt à ce qu’il le traîne par la peau des fesses pour rentrer chez lui.

— T’es d’accord ? questionne-t-il, toujours sous le joug de la surprise.
— Peter, depuis quand t’as besoin de mon autorisation ?

Et il a raison.
Le rejeton Gray n’a jamais eu besoin de permission. Il se l’accorde toujours. C’est bien plus pratique, vous en conviendrez.

— Je te demande une seule chose, reprend Alister en expirant une fumée blanchâtre, ne perd pas.
— Je suis assez optimiste de manière générale, mais le type se fait quand même appeler l’Invaincu.
— Un ramassis de conneries pour intimider ses adversaires, si tu veux mon avis. Il est peut-être plus musclé que toi, mais tu as quelque chose qu’il n’a pas.
— Une belle gueule comme la mienne ?

Alister lève les yeux au ciel, mais l’ombre d’un sourire amusé vient trahir son air exaspéré.

— Non, tu m’as moi.
— Ça me fait une belle jambe, réplique Peter du tac-au-tac.
— Ne me cherche pas trop quand même, gamin.

Et le Gryffondor, dont le sourire canaille ne s’évapore pas, lève les mains en l’air en signe de sa bonne conduite.

— Le match va bientôt commencer, ajoute-t-il en avisant le géant irlandais qui monte sur le ring.

Derrière lui, les yeux perçants, et un brin malveillants, de son coach sont posés sur les silhouettes d’Alister et Peter.

— Il veut quoi celui-là ? Crache ce dernier, prêt à en découdre pour faire baisser les yeux de ce drôle de bonhomme à l’air patibulaire.
— Demarcus Frost, murmure Alister. Un homme bien difficile à approcher.
— C’est pour lui que t’es là ?

Mais l’écossais ignore royalement sa question.
Et cela ne fait que confirmer sa supposition.

— Rappelle-toi ce que je t’ai appris. Tu encaisses, tu le laisses se fatiguer et quand il s’y attend le moins, tu reprends le dessus.

Peter l’écoute à moitié, trop occupé qu’il est à observer du coin de l'œil le nommé Demarcus.
Pourquoi diable Alister s’intéresse-t-il à ce type-là ?
Mais il n’a pas le temps d’y réfléchir plus longtemps, car il est attendu sur l’estrade. Il lance alors un regard à son mentor qui hoche la tête.

— Fais attention.
— Jamais, tu sais bien.

Dans un dernier ricanement, il se glisse entre les cordes et pose enfin les pieds sur le ring. Confiant, et en oubliant tout ce qui peut parasiter son esprit, il s’approche du centre pour faire face à son adversaire. Finbar O'Phelan le dépasse d’une bonne tête et Peter remarque qu’il lui manque un morceau de son nez. Et par tous les caleçons de Merlin, vous pouvez être certain qu’un nombre incalculable de blagues veulent franchir ses lèvres, qu’il essaie de maintenir scellées. Il serait bien fâcheux de se retrouver K.O. alors que les choses sérieuses n’ont même pas encore commencé.
L’arbitre se tient entre eux et leur demande de se saluer. Ce qu’ils font, puis il prononce une dernière phrase avant le début des hostilités.  

— Messieurs, vous connaissez la règle : pas de combat à mort.

L’instant d’après, la cloche sonne.  
Et la première chose que Peter voit, c'est un poing qui se rapproche de lui à vitesse grand V.